POURQUOI J’AI PEUR D’ETRE ABANDONNE ? La blessure d’abandon ne réfère pas forcément et seulement à un abandon effectif vécu.

POURQUOI J’AI PEUR D’ETRE ABANDONNE(E) ? La blessure d’abandon ne réfère pas forcément et seulement à un abandon effectif vécu.

Vous arrive-t-il d’avoir :

  • de fortes anxiétés, de vous sentir angoissé(e), en panique, triste, seul(e), en dépression ?
  • des difficultés à maîtriser vos émotions ?
  • du mal à faire confiance aux autres ?
  • des comportements d’isolement, un sentiment de solitude ?
  • un sentiment de mal-être ?
  • des difficultés à établir des relations saines ?
  • le besoin de vous sentir exclusif(ve) pour l’autre ?
  • un besoin constant d’être rassuré(e) ?
  • le besoin de recevoir des élans de démonstration affective ?
  • à souffrir de dépendance affective ?
  • des excès de jalousie et de possessivité ?
  • une tendance à l’auto-sabotage de vos relations (familiales, amicales, amoureuses, professionnelles, etc.) ?
  • une tendance à penser de manière binaire (de type tout ou rien) ?
  • un besoin excessif de reconnaissance, d’approbation, de considération ?
  • un comportement d’assujettissement et de sur-adaptation à l’autre ?
  • une tendance à faire passer les désirs de l’autre avant les vôtres ?

Mais aussi,

  • peur d’être rejeté(e) ?
  • des difficultés à vous engager dans une relation ?
  • un désir excessif d’autonomie dans vos relations ?
  • etc….

Si vous vous reconnaissez dans ces quelques exemples non exhaustifs, vous avez été très probablement victime de négligences affectives durant l’enfance laissant des marqueurs émotionnels noués dans votre mémoire et dans vos réactions physiologiques de la PEUR DE L’ABANDON !

Les négligences affectives sont perçues, vécues et ressenties de manière très singulière et personnelle, ne prenant pas la même signification selon les expériences et les individus.

En voici quelques exemples qui réfèrent souvent à des situations mal vécues de rupture du lien affectif, durant l’enfance :

  1. un père absent
  2. une mère débordée, fatiguée, épuisée, dépressive
  3. des parents fusionnels (l’enfant se sent comme inexistant)
  4. le divorce des parents
  5. le contexte des familles recomposées (les repères affectifs sont perturbés)
  6. l’arrivée d’un petit-frère ou d’une petite sœur
  7. un séjour en internat
  8. le décès d’un proche auquel vous étiez très attaché

Dans ces illustrations, la peur de l’abandon émerge de manière insidieuse et inconsciente dès lors que l’attention portée est moindre par l’adulte aimé dont on dépend pour « survivre ». Ici, il est mis en relief un constat sans appel : le sentiment d’abandon n’est pas forcément et seulement lié à un abandon effectif.

En somme, la blessure ou la peur de l’abandon se réfère à la perte de l’amour proprement parlé, à la perte du lien avec l’autre aimé, quel que soit le type d’attachement (parental, familial, amical, amoureux, professionnel) à cet autre.

Cette perte, vécue de manière soudaine à l’instar d’une expérience traumatique paralysante OU BIEN de manière progressive face à l’adversité des évènements successifs de pertes auxquels la vie vous a confronté, engendre des conséquences à l’âge adulte. Ainsi des pensées erronées envahissantes vont tourner en boucle sous forme de ruminations mentales (exemple : « si je n’ai pas été aimé, c’est que je ne mérite pas dêtre aimé » ; « si je donne tout à ceux auxquels je tiens, alors ils vont m’aimer et ne pas m’abandonner »).

Mais aussi, des comportements mal-adaptatifs vont s’activer en réponse aux émotions et aux croyances biaisées par les souvenirs du passé et les schémas en perpétuels répétitions :

  • quête perpétuelle auprès des autres de bribes d’affection pour compenser le vide affectif intérieur ressenti
  • autosabotage des relations présentes nourries sur le mode conflictuel par le besoin inconscient de réparer ce qui a été brisé par le passé
  • refuge dans des comportements addictifs
  • soumission à toute forme d’irrespect (violences verbales, physiques, emprise psychologique, …)
  • sur-adaptation à l’autre pour ne plus vivre et ressentir ce sentiment de vide et d’abandon
  • rejet de toute forme d’engagement
  • etc.

Ainsi, le syndrome d’abandon tendant à éprouver un sentiment de grand vide intérieur cherchant à être comblé à l’extérieur de Soi, est complexe…. et bien qu’il faille le traiter de manière singulière…. il est fondamental de mettre au travail certains axes convergents pour les personnes qui en souffrent :

  • mettre de la CONSCIENCE sur ses maux et ses schémas dysfonctionnels qui maintiennent dans la souffrance de la blessure d’abandon…. afin de restaurer son propre pouvoir d’agir !
  • accepter ses vulnérabilités pour renaître plus fort(e)
  • voir ses capacités de résilience
  • comprendre son schéma réactionnel
  • donner du sens aux éléments du passérépétés bien malgré soi !
  • apprivoiser ses peurs remontant à l’origine des situations traumatiques
  • revaloriser sa propre image de soi, son estime personnelle
  • développer sa propre confiance en soi
  • écouter et apprivoiser ses émotions, son hyper-sensibilité, émotivité et empathie
  • mettre en congruence le triptyque « ce que je veux/ce que je dis/ce que je fais »
  • se reconnecter à ses valeurs, à ce qui est important pour soi
  • reconnaître ses propres besoins en lien avec ce qui fait SENS pour soi
  • travailler à renverser des pensées irrationnelles en des pensées plus rationnelles et utiles
  • apprendre à élaborer de nouveaux schémas relationnels dans le respect de soi-même et des autres …. pour tendre vers des relations plus équilibrées et apaisées.

Cet article vise à mettre en lumière une réalité contextuelle : aussi douloureux qu’ait été votre vécu durant votre enfance, aussi insécurisants et traumatiques qu’aient été vos liens d’attachement, vous avez le choix de décider de ne plus laisser les souvenirs du passé s’inviter … et empêcher les possibles du présent, maintenant que vous êtes ADULTE.

Rien n’est immuable…. si vous vous autorisez à devenir auteur(e) et acteur(rice) de votre vie d’adulte.

« Notre intégrité est un petit espace de Soi dans lequel nous pouvons nous sentir libre, à condition de travailler à la préserver » (Stéphanie Mathe, 2022)

Merci infiniment pour le temps que vous aurez consacré à cette lecture !

Bien sincèrement à vous chers lecteurs et lectrices.